Questions fréquentes (FAQ)

  • Pourquoi proposez-vous une liturgie en latin ? N’est-ce pas en contravention avec Traditionis custodes, le motu proprio du pape François restreignant les usages liturgiques anciens ?

Traditionis custodes impose des limitations à un autre motu proprio datant de 2007 autorisant l’ensemble des livres liturgiques précédent l’instauratio liturgique ayant fait suite au Concile Vatican II. À aucun moment Societas laudis n’est concerné par Tradtionis custodes, car l’ensemble des textes présents sur le site et l’application sont en conformité avec la liturgie romaine dans les éditions typiques les plus récentes.

 Proposer le latin comme langue de prière n’est donc certainement pas une façon de s’opposer au pape ou au Concile Vatican II dans une approche nostalgique ou surannée de la prière. Bien au contraire, utiliser le latin dans la prière, c’est unir sa piété individuelle à la grande voix de l’épouse du Christ, en utilisant sa langue même, en prenant sa place à dans le corps mystique de l’Église qui est aussi un corps social.

  • Societas laudis affiche la liturgie en latin, mais les textes de la messe ne sont pas ceux de l’ordo d’avant le Concile Vatican II. Pourquoi ?

Depuis le Concile Vatican II, beaucoup de personnes s’imaginent que l’Église a renoncé au latin pour sa liturgie, et que seuls les traditionalistes utilisent le latin pour prier, alors même que pour des raisons pastorales, l’Église ne le recommanderait tout simplement plus. Il n’y a rien de plus faux. Le Concile Vatican II n’a pas souhaité l’abandon du latin dans la liturgie ; le Concile comme le saint pape Paul VI lui-même ont explicitement demandé que le latin soit conservé dans les rites latins. Pour des raisons pratiques, sur ce point (comme sur d’autres) il n’a pas forcément été entendu par certains prêtres, religieux ou fidèles. Il n’empêche que si dans la plupart des liturgies, notamment paroissiales, le latin est peu utilisé dans la liturgie, c’est pour des raisons pratiques et logistiques, et parfois idéologiques. Societas laudis cherche justement à contribuer à trouver des solutions.

  • Pourquoi faire une nouvelle traduction sur le latin alors qu’il y a déjà une édition officielle française éditée et reconnue par les évêques ?

La liturgie en latin souffre de beaucoup de maux : elle n’est pas goutée par la plus grande partie de nos contemporains, car la plupart d’entre eux n’ont pas suivi suffisamment de cours de latin pour réellement en tirer un profit spirituel. C’est pourquoi dans de nombreux endroits, elle est simplement laissée de côté, pour des raisons pastorales qui sont explicitées rapidement par les responsables de la façon suivante : les fidèles ont besoin de comprendre les prières qu’ils adressent à Dieu, et si elles ne sont pas dans leur langue maternelle, cela handicape leur vie spirituelle.

Ces raisons sont aisément compréhensibles ; mais quelquefois les pasteurs ou les fidèles en tirent des conclusions hâtives, voire erronées, en finissant par penser que prier dans une autre langue que sa langue maternelle pourrait faire d’eux de mauvais chrétiens, au a minima des traditionalistes, qui secrètement rejetteraint l’enseignement de l’Eglise. Nous pensons évidemment exactement l’inverse : la langue latine qui est justement la langue de l’Eglise permet au contraire d’entrer plus profondément dans le mystère ecclésial.

L’objectif de Societas laudis est ainsi de répondre – autrement – à cette préoccupation ; nous avons la conviction que la liturgie latine permet d’approfondir à la fois le cœur à cœur avec Dieu et la contemplation de la vérité chrétienne de façon beaucoup plus intense que la liturgie en langue maternelle. L’abandonner serait un grand dommage pour les âmes et pour toute l’Église. Or, pour que les fidèles puissent profiter à plein du magnifique trésor littéraire et spirituel de la liturgie en latin, il faut proposer en face des textes liturgiques une manière simple d’y entrer.

Il importe donc de faire une traduction sur le texte latin lui-même et non sur une autre version ; en particulier l’AELF, l’organe qui publie les textes officiels de la liturgie en français, traduit l’Écriture sainte à partir de sa version grecque. Proposer en face du texte latin une traduction française faite sur le Grec ne permet pas de s’imprégner de façon progressive du génie de la langue liturgique latine qui a structuré de façon décisive l’occident chrétien. C’est pourquoi nous proposons une traduction différente de la version de l’AELF, qui s’inspire des meilleures sources : la bible Fillion, la bible de Jérusalem, la bible Glaire-Vigouroux, la bible Crampon ; notre traduction ne doit pas être utilisée pour la célébration de la liturgie en français.

Ces réflexions sont valables à la fois pour les psaumes, les antiennes les hymnes, les répons et les lectures de la messe comme de l’office. Certaines personnes font observer que les lectures en latin semblent interdites dans la liturgie d’après le Concile et qu’en ce qui concerne l’usage actuel de la liturgie d’avant le Concile Vatican II, Traditionis custodes demande à ce que les lectures de la messe soient faites en langue maternelle. Pour répondre à cela, observons deux aspects :

1- Societas laudis n’est pas concerné par Traditionis custodes, puisque les textes présentés ici sont en conformité avec la liturgie post-conciliaire.

2 – En France, les évêques ont demandé que pour les messes avec peuple, les lectures soient en français. Rien n’a été demandé en ce qui concerne l’office si bien qu’en France, y compris pour une liturgie avec peuple, il est tout à fait légitime de proposer une lecture en latin. Enfin, toutes les messes ne sont pas publiques, et pour une messe sans peuple, rien n’empêche un célébrant de prendre les lectures en latin. Dans d’autres pays, une telle limitation concernant l’usage du latin pour les lectures de la messe n’existe pas.

Par ailleurs, même si la lecture de la messe est en langue maternelle, il demeure tout à fait profitable pour un fidèle d’avoir à sa disposition le texte officiel de la lecture pour toute l’Eglise qui est en latin et référencé dans l’Ordo lectionum missae – un livre rappelons-le qui date d’après le Concile et propose toutes les lectures de la messe en langue latine. Les usagers et sociétaires de Societas laudis sont en effet souvent très heureux de pouvoir consulter la version latine des textes de la messe qui leur donne une connaissance plus approfondie de la Parole de Dieu.

  • Pourquoi l’hymne de certaines grandes heures au cursus monastique est placée après la psalmodie alors que dans le monastère de N. tout comme dans l’Antiphonale monasticum de 2009 à elle est placée avant ?

L’Antiphonale monasticum actuel place en effet l’hymne au début de l’office et non pas après la psalmodie. Dans de nombreux endroits, l’hymne est cependant chantée après la psalmodie ; ce qui permet de ne pas faire disparaître le verset qui est présent dans l’Antiphonale monasticum, au profit du répons bref. Cette option est tout à fait légitime ; c’est notamment l’usage de Saint Pierre de Solesmes. Nous proposerons prochainement une option de configuration pour afficher l’hymne au début.

  • Pourquoi dans le cursus monastique, s’affiche l’office de prime alors que cet office n’est pas présent dans Liturgia horarum ni dans l’Antiphonale monasticum de 2009 ?

La présentation générale de la Liturgie des heures ne mentionne pas l’office de prime. Or, dans l’usage du psautier récité sur une semaine mentionné par la Règle de S. Benoît, un certain nombre de psaumes sont attribués à cette heure. Si bien que dans un certain nombre de monastères, si l’on désire supprimer l’office de Prime, il faut donc, pour pouvoir continuer à réciter les 150 psaumes sur une semaine, répartir les psaumes qui étaient affectés à cette heure d’une autre façon. Il y a pour cela deux approches possibles : soit répartir les psaumes de Prime à l’office des Vigiles (Matines) soit les répartir dans les autres petites heures (tierce, sexte, none). Ces deux options légitimes sont proposées dans l’ordo, mais c n’es tpas encore mis en place techniquement sur Societas laudis. Pour permettre cela, à terme sera proposée une configuration technique optionnelle permettant de faire le choix retenu. En attendant, – comme Prime continue d’être célébré dans de nombreux endroits, – cet office apparaît dans Societas laudis.

  • Pourquoi les psaumes ne sont pas tout à fait les mêmes que dans le monastère / l’abbaye de N. ?

L’usage du latin pour la liturgie a connu depuis plus de 50 années plusieurs évolutions ; Avant 1979, l’Eglise utilisait une version de la Vulgate appelée « sixto-clémentine » qui souffrait de certaines déficiences. Le pape Jean-Paul II a promulgué une version corrigée de cette Vulgate « sixto clémentine » sous le nom de « Nova vulgata », avec des ajustements d’importance, notamment en ce qui concerne certains termes théologiques ou certaines interpolations. Les textes liturgiques les plus antiques (notamment ceux utilisés par le répertoire du chant grégorien) n’utilisent pas eux-mêmes la Vulgate de Saint Jérôme mais une autre édition communément appelée « Vetus romana ».

Ce débat sur la version latin de la bible n’est pas nouveau ; dès avant le Concile le problème d’une version latine de l’Écriture sainte conforme à la foi s’est posée et a fait débat (cf. le « psautier Béa »). Les monastères sont des communautés où l’équilibre et la « discretio » sont les conditions de la vie contemplative. Pour cette raison, tous n’ont pas adopté l’ensemble des livres officiels ou le font progressivement ; il y a d’autre part dans l’ordre bénédictin une tradition d’autonomie de la vie spirituelle de chaque maison, si bien qu’il peut y avoir des différences assez importantes de pratique liturgique, particulièrement dans la liturgie des heures, entre chaque communauté y compris à l’intérieur d’une même congrégation, et c’est tout à fait légitime. Les textes qui sont présentés sur Societas laudis, par contre s’efforcent autant que possible d’être standards ou de correspondre à un usage réel, et ne prennent pas en compte (pour le moment ?) les variations  locales de chaque monastère. Si bien que vous pouvez fréquenter par exemple un monastère qui utilise toujours soit la Vulgate sixto clémentine, soit la Nova vulgata avec la répartition des versets de psaumes dans sa version de 1985 (celle de Liturgia Horarum dans son édition typique) ou dans la version datant des années 2000 (Psalterium monasticum le plus récent).

  • Pourquoi je n’ai pas les mêmes textes de l’office de lecture que dans mon livre « liturgie des heures » ?

La Présentation générale de la liturgie des heures au numéro 161 indique :

« Outre les lectures assignées pour chaque jour dans le livre de la Liturgie des Heures, on a un lectionnaire facultatif, où l’on trouve une plus grande abondance de lectures, ouvrant plus largement à ceux qui s’acquittent de l’office divin le trésor de la tradition de l’Église. Chacun est libre de prendre la seconde lecture soit au livre de la Liturgie des Heures, soit au lectionnaire facultatif« .

Ce livre a été édité en Français et est disponible par exemple ici : https://www.abbayedesolesmes.fr/affichagelivres/lectionnaire-pour-chaque-jour-serie-complete-4-vol ; il n’est -il est vrai – pas intégré à la version standard de l’adaptation française de Liturgia Horarum édité sous l’appellation « Liturgie des heures« . Nous avons pensé proposer plutôt cette version car elle sous-entend l’usage notamment des antiennes des premières vêpres des dimanches non pas sur une seule année mais sur deux, tant en ce qui concerne l’Antiphonale romanum que l’Antiphonale monasticum. Evidemment, proposer davantage de textes pour cet office de lecture pourra rendre de grands services à tous ceux qui font de la liturgie le centre de gravité de leur piété et de leur relation à Jésus-Christ.

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